Apesantaria une attraction mythique et spectaculaire pour tout ceux qui ont eu la chance de la voir en action ou non. Nous allons essayer de comprendre ce qu’elle était et comment elle fonctionnait.
Planète Magique, le parc d’attraction dont vous êtes le héros
Co-réalisateur des "Mystérieuses Cités d’or", "Ulysse 31", "Jayce et les Conquérants de la Lumière", "MASK", "Inspecteur Gadget" etc., Bernard Deyriès développe à la fin des années 80, avec son collègue Jean Chalopin, le premier parc d’attractions en intérieurs, Planète Magique, nourri à la fois d’anciennes astuces foraines et de très haute technologie.
Bernard Deyries raconte au micro d'Elisa Mignot que le projet de Planète Magique était de faire un « film dont vous êtes le héros ».Le cheminement au sein du parc était inspiré par le Gughenheim New York : on montait rapidement grâce à la Navette en haut du complexe puis on redescendait en accédant aux autres attractions. Vous pouvez retrouver notre précédent billet sur Planète Magique ici.
Un objet ludique incroyable
La grande paroi presque verticale qui représentait l'extérieur d'un immense vaisseau spatial accueillait Apesantaria en plus du tracé de la Navette. Si vous regardez les photos d'époque, vous verrez que le rail qui monte en ligne droite est celui de la Navette, celui en zig-zag est celui d' Apesantaria. Partant du 2eme étage, les joueurs étaient dans des sièges individuels -imitant ceux des astronautes- muni d'un écran et d'une manette. Chaque siège se déplaçait et s'orientait mécaniquement par des systèmes de poulies sur plusieurs axes. On pouvait notamment pencher le siège à presque 45° vers l'avant et se retrouver ainsi seulement retenu par la ceinture au dessus du vide. Le joueur se sentait comme en apesanteur à proximité de la paroi du gigantesque vaisseau. Le but du jeu consistait à marquer des points en réparant plus ou moins bien le vaisseau. Au gré des étapes, on se trouvait ainsi à plus de 15 m de hauteur à réaliser les missions sur l'écran embarqué au siège à l'aide de la manette. Les étapes sont visibles sur les archives grâce au marquage STYX1, STYX2 etc. jusqu'à 7. Depuis le haut, l'impression de vide est saisissante.
Apesantaria est donc un objet ludique incroyable où le décor et l'immersion sont au rendez-vous.
Mais ce n'est pas une attraction dont vous êtes le passager. C'est un jeu dont vous êtes le héros. Un grand huit, même affublé d'un beau décor (ce qui est rare sauf chez Disney) reste un train sur lequel vous n'avez aucun contrôle. Ici le siège individuel et le contrôle que vous avez sur votre avancé rende l'expérience unique. Le jeu dans le contexte de vide renforce l'impression de stress et d'urgence. Enfin la scénarisation et la cohérence du tout font que la mission a un sens pour le joueur. J'ai un contexte et un décor, j'ai un outil: mon siège de spationaute. J'ai des missions successives. Le contexte devient de plus en plus stressant de part le vide et la difficulté des jeux. C'est une expérience certes linéaire, sur des rails physiques et scénaristiques, mais dont l'histoire est maitrisée.
Un cercle de pilotes Happy Few
Je vous exprimais mon regret de ne pas pu avoir essayé Apesentaria lors de mon passage au parc. Selon Laurent -qui a travaillé deux ans au parc jusqu’à sa liquidation- Apesentaria et La Navette n'ont quasiment pas accueilli de public : « Les différentes commissions de sécurité n'avaient pas donné leur accord. De plus l'attraction n'était pas opérationnelle lors des courtes périodes d'ouverture du parc. » On peut dès lors imaginer qu’il y a plus de personnes qui sont allé dans l’espace* que de personnes qui ont joué à Apesentaria !
* on estime à 500 le nombre d’hommes et de femmes à être allé dans l’espace.
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